Une diphtongue, du grec «diphtongos», signifie double son. C'est une combinaison de deux voyelles, dans une même syllabe, pour ne former qu’un seul son.
Selon le lexique du Mandombé, les diphtongues en kikongo s'appellent :
nkoma-nkoma - zinkoma-nkoma = diphtongue - s
? Remarques
L'écriture des diphtongues en kikongo est un sujet à controverse. Certains intellectuels emploient ces diphtongues comme suit :
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Le cas du i devant les voyelles u, a, e et o
Le i devant les voyelles u, a, e et o est employé comme y, pour certains comme suit :
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i + u deviendrait yu
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i + a deviendrait ya
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i + o deviendrait yo
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i + e s'emploierait ye
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Le cas du u devant les voyelles i, a, o, e
Pour ces auteurs, le u devant les voyelles i, a, o, e se transforme en w.
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u + i serait wi
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u + a s'emploierait wa
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u + o deviendrait wo
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u + e serait we
? Exemples
Dans cette logique d'idées, certains emploient ces diphtongues de la manière suivante :
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muana = enfant deviendrait mwana
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mbua = chien deviendrait mbwa
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Katiopa = Afrique, Éthiopie deviendrait Katyopa
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Kimpuanza = indépendance, liberté deviendrait Kimpwanza
Dans ce cours, nous n'employons pas ce genre de transformation. Comme le déclare Mbuta Sungu Banzuzi dans son livre Racines étymologiques du groupe linguistique Koongo :
"Nous signalons au passage que la transcription pwa, telle qu'elle apparaît dans certains écrits, par exemple en kimpwanza, c'est une erreur du point de vue étymologique. En effet, priver ce concept de mpu et le remplacer par mpwa c'est le vider de sa signification essentielle. Dans le concept kimpuanza, il y a l'exercice du libre arbitre."
En effet, comme énoncé ci-dessus, chaque lettre se prononce, chaque son exprime une idée en kikongo.
Vouloir les remplacer ou les changer ne refléterait pas l'idée de base véhiculée par ledit son.
Toutefois, uniquement dans le cadre de certaines conjugaisons, notamment aux temps passés et aux temps futurs, il est peut-être utile, dans le but de faciliter la lecture, d'employer, dans ce cours, les deux transformations suivantes :
Nous verrons dès la troisième leçon : Les préfixes pronominaux du kikongo, que les deux premiers pronoms personnels sujets du singulier du français se traduisent en kikongo comme suit :
- i ou n = je
- u = tu
Hormis ces deux cas dans la conjugaison, comme nous le verrons ultérieurement, nous suivrons, dans ce cours, la pure logique syntaxique du kikongo.
C - Le cas du a devant les voyelles i, u, e et o
Le a devant les voyelles i, u, e et o est employé par certains comme suit :
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a + i deviendrait e ou i
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a + u deviendrait u
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a + o deviendrait o
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a + e deviendrait e
Mais afin de faciliter l'apprentissage du kikongo, nous suivrons la logique du kikongo, sans ces transformations des diphtongues.
Par contre les transformations euphoniques des consonnes sont nécessaires et logiques en kikongo.